SERIE #DIRCOMMCONFINES
​#INTERVIEW1 - REMI CALVET

Epresspack lance la série #DIRCOMMCONFINES  

Quelles sont les urgences des directeurs de la communication ? quelles seront leurs priorités et leurs actions de ces prochaines semaines ? à quoi ressemble une journée de dircomm confiné ?... Parce que la crise sanitaire mobilise la fonction communication dans des conditions d’exercice compliquées, Epresspack est allée sonder les professionnels de la communication et du marketing confinés qu’elle accompagne quotidiennement. 

#EPISODE1 - REMI CALVET



Directeur de la communication de Framatome, acteur international majeur du marché de l'énergie nucléaire, REMI CALVET anime une équipe d’une vingtaine de personnes réparties entre le siège à La Défense et les principaux sites en France, Allemagne, Chine et USA.  La filiale de EDF (75,5%) rassemble 14 000 employés dans le monde. 

1/ Alors, à quoi ressemble tout d’abord  une journée de #DIRCOMMCONFINE ? 

Et bien c’est beaucoup de temps au téléphone ! Entre deux call crise par jour, les échanges avec les équipes et ceux avec les autres acteurs de la filière nucléaire, la journée est dense. Et puis il y aussi la production et la veille permanente des contenus diffusés ou mis en ligne. Et enfin, quand du temps se libère, c’est l’occasion de se projeter un peu et de préparer la sortie de crise en réfléchissant  aux contenus internes et externes qui pourront être rafraîchis et réactualisés. Enfin, à titre personnel, on se préoccupe de ses proches et de ceux qui sont plus exposés. Bref, c’est une époque quelque peu anxiogène. 

2/ Depuis le début de la crise du coronavirus il y a plus de 3 semaines, quelles ont été vos priorités ? 

Et bien comme beaucoup d’entreprises, nous nous sommes attachés à préserver la santé et la sécurité de nos collaborateurs, une mission qui est d’ailleurs consubstantielle à nos activités. Nous nous sommes aussi concentrés sur la poursuite des activités stratégiques : contribuer à fournir de l’électricité aux hôpitaux, aux services de  secours, aux populations recluses dans leurs foyers et aux salariés, qui partout dans le monde, travaillent à distance. Et puis nous nous sommes entretenus avec nos clients et nos fournisseurs, les administrations des pays que nous servons et avec qui nous avons des liens très directs, pour les rassurer sur la continuité de l’activité et la fourniture d’énergie. 

3/ Comment envisagez-vous la communication de votre entreprise tout au long de la période de confinement qui va s’étendre ?  

Personne ne s’attendait bien évidemment à une crise d’une telle ampleur, mais nous avons chez Framatome une culture de la crise. Nos cellules de crise existent depuis longtemps et se préparent tout au long de l’année.  Pendant le confinement, nous allons donner la priorité à la communication interne : sensibiliser sur les gestes barrières,  le télétravail, le confinement… Nous avons d’ailleurs crée un extranet pour que nos 14 000 salariés dans le monde aient accès aux informations sur les mesures sanitaires ainsi qu’aux conséquences sur leurs activités et leur site d’exploitation. En ce qui concerne la communication externe, nous allons nous concentrer sur ce qui fait sens et montrer que les équipes de Framatome sont mobilisées partout dans le monde. Pour le reste, nous adapterons nos priorités en fonction de l’évolution de la situation. 

4/ Quelles sont les prochaines actions de PR prévues en direction des médias et plutôt sur quelles thématiques  ?

Nous nous sommes volontairement montrés réservés et pudiques au cours de la première phase de la crise. Aujourd’hui, nous nous attachons à montrer que l’activité continue. Nous menons, par exemple, avec EDF la construction d’une centrale nucléaire en Angleterre (Hinkley Point) qui est une priorité stratégique pour le pays. Nous allons ainsi communiquer sur le fait que le chantier avance dans le but de fournir en électricité bas carbone des millions et millions de foyers. Sur les réseaux sociaux, nous nous contenterons d’un flux de news plus mineures... Le mot d’ordre est à la sobriété. 

5/ Allez-vous profiter de cette période pour mener une étude approfondie de vos process, outils, contenus  ? 

Non, nous resterons concentrés sur la gestion de l’urgence.  Et puis le retour d’expérience est très ancré dans nos process. 

6/ En qualité de professionnel de la communication, quels sont les premiers enseignements que vous tirez de cette crise hors-norme ? 

Il est probablement trop tôt pour tirer des leçons, mais je pressens que cette crise modifiera sensiblement la perception des acteurs du nucléaire. Les gens, et les sceptiques en particulier, vont constater qu’en temps de crise, nous fournissons de l’énergie 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et que le nucléaire est une ressource fondamentale. L’image du nucléaire va aussi changer grâce à nos salariés qui sont restés sur le terrain. Plus globalement, je pense que cette période si particulière va permettre aux individus de se réconcilier avec l’entreprise. Decaux qui réquisitionne ses panneaux pour des messages sanitaires de sensibilisation,  Zara qui mobilise ses ateliers de production pour fabriquer des masques, Pernod-Ricard qui offre des litres d’alcool pour produire du gel hydroalcoolique…. partout dans le monde les entreprises s’engagent, se mobilisent et participent à l’effort de guerre. Et c’est un très bel élan.